DEVOTION MARIALE
1- La
dévotion, c’est une partie de la vie de foi. Elle marque profondément cette
vie. Elle est une dimension affective du comportement chrétien. Elle dépend
beaucoup du milieu et de la formation. Elle est, bien souvent, au fondement de
l’identité chrétienne de chacun.
2- Il faut donc reconnaître qu’il peut y avoir entre
chrétiens des dévotions différentes, selon les époques et les lieux, sans pour
autant constituer des séparations au niveau de la foi. La charité et le désir
de parvenir à une communion plénière doivent cependant rendre attentif à ce que
les manifestations de dévotion ne constituent pas un obstacle dans cette marche
vers l’unité.
3- Autant nous
pouvons entre chrétiens nous poser
des questions sur nos dévotions respectives, autant devons-nous nous garder
de qualifier de déviations sur la foi, les dévotions ou les absences de
dévotion de l’autre.
4- Le
culte de la Mère de Dieu est sans doute un des lieux où, chez les catholiques,
la dévotion est la plus présente.
Le ministère a toujours voulu canaliser cette dévotion,
voire la redresser. Le concile Vatican II l’a fait avec vigueur. Il n’est que
plus remarquable de n’enregistrer dans les dernières années aucune baisse de la
dévotion mariale chez les catholiques. Bien plus, des "dévotions –
révoltes" sont apparues ; apparitions refusées par l’épiscopat.
5- Ces phénomènes traduisent sans doute un réflexe contre
une perte d’identité ; peut-être aussi sont-ils un signe à prendre au sérieux
dans la catéchèse et le culte. Les dévotions, plus affectives, ne
seraient-elles pas comme un contre poids opposé à un enseignement abstrait et
très moralisateur ?
6- La recherche de l’unité entre les chrétiens ne demande
nullement qu’on passe sous silence les dévotions, mais qu’on soit préoccupé de
l’éducation dans la foi de l’affectivité religieuse. Ce n’est donc pas en
majorant cette dévotion qu’on est dans le vrai mais en insérant cette dévotion
dans le culte, dans la prédication chrétienne.
7- Qu’il y ait des déviations dans le présent et dans le
passé, c’est aussi inévitable que le péché.
Dévotions et déviations ne sont pas si éloignées. Mais on ne peut s’y
résigner. Justifier sa dévotion à partir de fragments tirés de l’Ecriture est
une mauvaise méthode.
Grignon de Montfort auteur d’un traité de la « vraie dévotion »
affirme que cette vraie dévotion consiste à
imiter Marie, s’oppose aux déviations des « faux dévots » « Jésus veut damner, Marie veut
sauver (Binet XVII° siècle). A de tels excès répondait l’auteur de « Avis
salutaire de la Vierge à ses dévots indiscrets » 1678.
8- À proprement parler, il n’y a pas, pour un chrétien, de
culte de Marie ; il n’y a que le culte chrétien où la Vierge Marie a sa place
9- Il faut aussi porter attention aux apparitions mariales
qui ont une influence sur la piété populaire catholique. On doit souligner, à
ce sujet, la prudence du magistère dans l’Eglise. Tout d’abord, il ne s’agit
pas de révélations qui complèteraient l’Ecriture ; ensuite ces révélations ne peuvent être exprimées
que dans un langage qui est celui d’un temps, d’un lieu, d’une culture. Ce
langage est quelquefois celui de la piété populaire et demande donc à être
interprété.
- Ne faut-il pas réfléchir à la tendance spontanée : affirmer sa différence, son identité en s’opposant aux autres ? -