1- la
croyance aux démons est un phénomène humain universel. Lorsque l'homme se
trouve devant un mal dont la cause lui est inconnue ou non maîtrisable, bien
souvent, spontanément, il songe aux démons.
On
pourrait penser qu'actuellement le progrès des sciences diminue cette croyance.
En fait tout se passe comme si ces progrès rendaient plus insupportable et plus
incompréhensible la souffrance. D'où une recrudescence du « satanisme ».
2- la Parole de Dieu n'entreprend
pas de nous renseigner sur l'existence des démons mais de faire connaître le
vrai Dieu dans un monde qui,
spontanément, croit à l’existence de démons et souvent majore leur influence.
On va donc trouver dans l'Écriture toutes les formes de la croyance spontanée
aux démons. Il faut remarquer que la Bible ne donne pas le nom des démons :
elle utilise pour en parler des mots qui sont des « noms de rôle ».
Satan, (l'adversaire) ; Béelzébuth, (une idole). Cela indique que la Révélation
n'entend pas donner des renseignements
sur ce qu'est le diable mais avertir les hommes que se détourner de Dieu ou le
remplacer, c’est quitter le chemin de la vie pour prendre celui de la ruine.
3- dans
les Évangiles, il est très souvent question du démon. Le démon n’est cependant pas l'objet de la révélation
apportée par Jésus. Il faut nous souvenir que le message du Christ s'adresse à
son peuple qui, en Palestine spécialement, était très sensible à une présence
et à une action des démons. C'est ainsi que les maladies dont la cause était
inconnue étaient spontanément attribuées à un « esprit ». C'est dans ce
contexte que vit et agit le Christ.
Jésus
se révèle donc comme le sauveur, le "rédempteur » c'est-à-dire comme celui
qui délivre. Il délivre de la Puissance du mal qui ruine l'homme, qui le tient
captif p l'empêchant d'accéder à la liberté. Jésus affirme qu'il ne faut pas
avoir peur : « n'ayez pas peur j'ai vaincu le monde », « je
voyais Satan tomber du ciel », c'est-à-dire être dépouillé de sa puissance
de domination.
Les
guérisons de Jésus sont ainsi interprétées comme des exorcismes c'est-à-dire
des délivrances de Satan. C'est comme si le Christ proclamait : « je suis le
sauveur. Voici le Royaume, voici la victoire de Dieu. Les signes que je fais le
prouvent. Je sauve du mal ». Les guérisons sont donc des actes de salut
pour montrer que le Christ est le « délivreur » ( rédempteur). Le Seigneur
Jésus n'est pas venu enseigner la médecine en nous indiquant que telle ou telle
maladie serait produite directement par le démon. Il est venu révéler son Père
et libérer l’humanité.
4- il
importe d'insister sur l'essentiel ; le reste se mettra en place normalement.
Il ne faut pas parler n'importe comment du démon.
Il faut être aussi attentif à l'exploitation mercantile de la souffrance humaine. Il ne faut pas non plus trop s'effrayer, vivre dans la hantise du démon, ni surtout majorer les manifestations de « satanisme » que nous rapportent les médias. Il y a dans ces phénomènes un désir de contre-culture, c'est-à-dire d'opposition radicale à la culture censée majoritaire. Le démon est ici un symbole de cette opposition.
Plus on
manifestera d'étonnement et de scandale, voire de peur, devant ces phénomènes,
plus ils se multiplieront.
5- la foi est une victoire sur la peur. Les chrétiens savent que le règne de Dieu est déjà parmi nous. Ils savent que la résurrection du Christ est le triomphe du vrai Dieu contre toutes les idolâtries. Ils savent cependant leur faiblesse et ne cessent de dire : « délivre-nous du mal ».