1
– Comme nous voudrions établir une sorte de tableau où, en face de chaque
article de foi, nous pourrions indiquer : « admis par tel chrétien, refusé par
tel autre » ! Mais une telle méthode, à première vue bien commode, est à
la fois impossible et néfaste.
2
– Elle est IMPOSSIBLE, car elle défigure la réalité. Chacun peut le comprendre.
Le danger existe de justifier les divisions entre chrétiens pour des raisons
qui n'en sont pas. Dès lors, en tentant de dresser ces sortes de tableaux, on
risque pour être plus clair de fausser le réel en accentuant les choses. On
attribuerait ainsi à telle ou telle Église des doctrines qu'en fait elle ne
tient pas. Ainsi se perpétuent les caricatures. Ainsi affirmer que les Églises
protestantes ne tiennent pas compte de la Vierge Marie est une contrevérité ;
de même, dire que les catholiques adorent la Vierge Marie.
3
- Cette méthode est aussi NÉFASTE et elle ne peut que perpétuer les divisions.
Nous souffrons, les uns et les
autres des caricatures que l'on fait
de nous, un des pires dangers de ces caricatures, c’est finalement de nous
amener les uns et les autres à ressembler aux portraits que l'on fait de nous.
Pour être sûr de conserver son identité, on est tenté d’accentuer et
de majorer des différences vraies ou supposées. Ainsi, majorer le culte
marial peut être, pour un catholique, une manière d'affirmer son identité ;
nier ce culte, une manière de s'affirmer, pour un protestant. La vérité est ailleurs.
4
- Il faut enfin toujours se souvenir que ceux qui ont des conceptions
différentes des nôtres ne sont pas pour autant à assimiler à des païens. Nous
pouvons penser qu'ils ont tort, rien ne
nous autorise à juger leur conscience.
5
- La différence est souvent à situer ailleurs que sur le plan des croyances.
Les chrétiens des différentes Églises en leur grande majorité, ne sont pas
devenus membres de leur Eglise pour des raisons dogmatiques. Ces raisons
peuvent venir ensuite justifier à leurs yeux une appartenance, elles ne l'ont
pas motivée.
Pour
la plupart d'entre nous, si nous appartenons à telle ou telle communauté, c'est
par héritage. Cet héritage est pour
nous un vrai don de Dieu : par lui nous avons reçu la connaissance de Dieu, de
l'Évangile.
Nous
appartenons à des communautés qui, dans un passé, pour nous lointain, se sont
séparées par fidélité à ce qui leur apparaissait être l’Evangile. Aujourd'hui,
nous appartenons à des communautés en marche vers la restauration de la communion
visible entre les chrétiens. Nous ne sommes pas appelés à juger et à condamner
nos frères du passé mais à faire avancer la communion visible en Christ.
Être fidèle à sa communauté, c'est pour chacun participer, à sa mesure, à cette marche. La catéchèse est un lieu important de l'unité recherchée.