Lorsqu'on
parle d’œcuménisme, on rencontre d'entrée de jeu une difficulté fondamentale.
Spontanément, en effet, beaucoup de chrétiens
pensent que l'œcuménisme consiste à des rencontres entre des chrétiens
appartenant à d'autres Églises ou communautés qu'eux-mêmes : des rencontres
« interconfessionnelles ».
Or, ces rencontres ne sont pas toujours possibles et
ne sont, en fait, ni suffisantes ni obligatoirement nécessaires.
Remarquons,
en passant, que l'organisation de telles rencontres peut conduire parfois à
donner la parole à des personnes pleines de bonne volonté mais sans réelle
compétence. Il ne suffit pas d’être membre d’une Eglise pour pouvoir en parler
avec compétence. Le résultat, une fois la curiosité satisfaite, peut s'avérer
tout à fait négatif.
Il
faut même déplorer que l'on ait, ici et là, donné la parole à des membres de
groupes sectaires qui ont profité de l'occasion pour faire leur propagande. On
ne saurait donc trop recommander de consulter les responsables pour
l'œcuménisme avant de prendre de telles initiatives.
L'attitude
œcuménique se situe d'abord ailleurs. C’est un fait : Les
controverses ont façonné profondément des présentations de la foi en chaque
Église. Ces présentations risquent d'être trop souvent négatives : être
catholique, ce serait surtout ne pas être protestant, et réciproquement. Il
arrive que l'on prenne aussi les attitudes adoptées au temps des luttes, pour
le contenu essentiel de la foi de son Église. Ainsi, être catholique ce serait
tenir la « transsubstantiation » pour le tout du sacrement de l'eucharistie.
La
catéchèse doit former l’identité catholique, réformée, orthodoxe des personnes
mais elle doit former des personnalités positives et non pas négatives,
c'est-à-dire ne se définissant pas par la négation agressive de l'autre. On
conçoit donc qu’il ne s'agit nullement de brader la foi dans des
« négociations » où chacun devrait « lâcher du lest ». Il
s'agit plutôt d’une recherche commune aboutissant à une redécouverte plus
profonde de la foi dans une obéissance à la Parole de Dieu vécue ensemble.
L'œcuménisme
nous conduit à une connaissance plus vraie et plus complète de la foi. Il
s'agit de la fidélité à Dieu et non de la recherche de solutions humaines. En
attendant la restauration de l'unité visible, il faut prendre conscience
des différences sur lesquelles nous sommes séparés
Ce
sont ces dimensions que ces fiches pour la catéchèse veulent mettre en
valeur.
« Si la
prédication ne change pas en chaque Eglise en ces domaines (ministère,
eucharistie) alors, jamais les résultats
théoriquement acquis ne pourront affecter concrètement la manière de croire des
communautés à réconcilier. » B. Sesboüé.