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Quelques Ecueils sur la Route précédent suivant
DU FANATISME A L’INDIFFERENCE

1-Sur la route de la pleine communion entre les Églises chrétiennes, il est inévitable que nous rencontrions des écueils. Il ne faut ni s’en étonner, ni s’en scandaliser, ni se décourager. Cette situation prouve à tout le moins la nécessité de l’attitude œcuménique.
2-Il est évident que les relations entre les communautés chrétiennes ont beaucoup évolué. Cette évolution a été rapide, mais elle n’a pas atteint également tous les niveaux dans nos communautés. Il ne faut pas oublier cette situation sous peine d’irréalisme.
3-Assez généralement, la non-hostilité -qui est le premier degré de relations possibles- s’est généralisée. Il existe cependant des exceptions. Il ne faut pas se révolter contre l’hostilité des autres, mais combattre résolument nos propres sentiments d’hostilité.
4-Une autre réalité peut surgir spontanément : le soupçon. Dans nos relations mutuelles nous rencontrons chez les uns et les autres des différences de vocabulaire et de sensibilité religieuse. Il n’y a là rien que de très normal. Ce peut-être cependant l’occasion d’une tentation. Celle de justifier des schémas que nous ont communiqués nos prédécesseurs ; schémas négatifs et polémiques. Nous sommes donc tentés d’interpréter les différences d’une manière qui justifie nos oppositions. « C’est bien catholique » « c’est bien protestant » cette attitude ne tend à rien d’autre qu’à s’appuyer sur les imperfections de nos frères pour justifier nos propres positions. Elle SELECTIONNE inconsciemment des détails, interprétés - souvent majorés - de façon polémique. On peut en venir même, lorsque le réel de l’autre ne correspond pas à nos préjugés, à le soupçonner d’être infidèle à sa propre Eglise !
5-Il faut se garder aussi d’interpréter une modification dans les attitudes des autres comme une évolution qui les amènerait à se rapprocher de nos propres positions. « Ils viennent à nous ; ne bougeons surtout pas. » L’œcuménisme ne consiste pas pour une Eglise à marcher vers une autre Eglise ; il s’agit d’une avancée de tous vers une vérité plus plénière. Tous nous sommes en marche vers cette vérité qui nous dépasse tous. Adopter une autre attitude reviendrait à conserver implicitement une théorie du « retour ». Dans cette perspective, la recomposition de l’unité consisterait dans l’absorption d’une Église par une autre. Par ailleurs, interpréter les changements de nos frères comme le triomphe de nos propres positions est un moyen sûr de promouvoir l’immobilisme. C’est en effet donner à penser que ces changements constituent finalement à leurs  yeux, un reniement de ce qu’ils sont.