1. -l'identité d'une personne ou d'une communauté repose en très grande partie sur leur mémoire.
2.-l'identité des communautés chrétiennes repose donc sur leur mémoire
respective. Ces mémoires doivent subsister sous peine d'une perte
d'identité. Mais elles doivent subsister en se dépouillant de leur caractère
d'opposition et d'hostilité.
3 - que signifie l'expression : « réconciliation des mémoires » ?
Ce n'est pas une oblitération, une suppression du passé. C'est une lecture de
ce passé. Nos devanciers se sont séparés et combattus pour être fidèles, les
uns et les autres, à l'Évangile. C'est ici des a été vécu humainement dans un
an et une mentalité qui nous sont aujourd'hui largement étrangers. Il ne s'agit
donc nullement de procéder à des condamnations ou adhérer habilitation. Il nous
faut prendre nos distances vis-à-vis de cette histoire. Continuer d'instruire
les procès n'aurait aucun effet positif sur le présent.
4.-le passé de nos communautés est l'objet à la fois de bénédiction et de
demande de pardon. Il faut avoir présent à la mémoire l'avertissement du Christ
à ceux qui construisent des tombeaux pour les prophètes persécutés par leurs
devanciers. (Luc,11,47-48).
5.-il faut donc être conscient de ce que Ricoeur nommait « les passions identitaires
» qui poussent à reconstruire artificiellement un passé souvent fictif.
Il faut faire comprendre que l'appel de Dieu qui nous est aujourd'hui adressé
c'est un appel à témoigner de l'Évangile à la suite de ceux qui, limités
comme nous le sommes nous-mêmes, nous l'ont transmis. C'était là leur désir
profond. C’est là la vraie fidélité à ce que nous sommes, à notre identité.