Strictement parlant, l'œcuménisme désigne l'attitude et
l'action des chrétiens pour recomposer la communion entre eux (et ne désigne
que cela). Mais ce mot "Œcuménisme" a remporté un tel succès que,
désormais, on emploie le substantif ou le qualificatif à propos d'à peu près
tout. Ce mot court donc le risque de devenir sans signification. Beaucoup le craignent
et s’en attristent. Il est peut-être préférable de réfléchir sur ce fait de
société.
Cela montre que le désir de paix, de communion est partagé par de nombreux êtres
humains. Car l’homme se réalise dans la relation mutuelle, dans la communion. Affirmer
cela, c’est redire ce que tous les chrétiens ont appris de la foi : l’homme est
à l’image de Dieu. Et Dieu est communion. Le dogme de la Trinité est la
formulation de cette vérité.
Un élargissement de la notion d’œcuménisme est apparu. Il concerne les relations
entre chrétiens et la communauté juive. Il est bien évident qu'il s'agit ici
d'une situation très particulière. Notons qu'à Rome ces relations sont confiées
au secrétariat pour l'unité. Les efforts notamment ceux du Cardinal Bea pendant
le concile Vatican II expliquent aussi ce lien entre relations entre chrétiens
et relations entre juifs et chrétiens. La séparation entre la Synagogue et
l’Eglise chrétienne est source de souffrance et d’efforts pour une communion
des enfants de Dieu.
Le dialogue interreligieux est le dialogue entre les différentes religions (chrétiennes
et non chrétiennes). A proprement parler, il n'est pas activité œcuménique.
Mais c'est bien l'esprit œcuménique, redécouvert par les chrétiens dans leurs
efforts pour l’unité, qui doit animer ce dialogue.
En résumé : Nous ne nous battons pas pour un mot. Si l'œcuménisme a fait
découvrir un peu mieux l'esprit œcuménique, tant mieux. !
Ne confondons pas pour autant l'œcuménisme proprement dit et le nécessaire dialogue
interreligieux.